Nicotine

Voilà t’y pas que la nicotine protégerait des formes sévères du coronavirus, et que selon les chiffres d’une étude, il y aurait environ 5 % de fumeurs parmi les patients Covid-19 contre 25 % dans toute la population française.

Et dire que voilà près de vingt ans que je n’ai plus touché au tabac, vivant une frustration quasi quotidienne, et que maintenant il pourrait me sauver la vie.

Pour me consoler de ce sevrage volontaire, j’avais fait le vœu que si je vivais jusqu’à soixante-dix ans, je me remettrais alors à bombarder sévère sans me priver de rien, si vous voyez ce que je veux dire, tabac et chichon à tous les étages.

Ah retrouver les cibiches, les tiges, les clopes, les sèches, qu’elles soient roulées ou cousues, tirer sur son mégot en aspirant bien fort, mordiller sa pipe d’écume ou de bruyère, ou téter amoureusement un bon havane après l’avoir trempé dans un vieux rhum.

Nostalgie du gris qu’on roule, des P4, des goldos ou des maïs, des mentholées, ou plus classe encore quand on avait de la thune et qu’on allait balocher, des Players Navy Cut avec leur marin sur le paquet.

Et que dire des accessoires ou des pauses qui vont avec : le zippo qu’on fait claquer ou l’allumette qu’on gratte, les ronds de fumée, le clopeau qu’on tapote contre le paquet ou sur la table du rade, la blague à tabac en cuir du bourgeois, ou la rouleuse, hein la rouleuse c’est pas une invention magnifique ?

Du coup, probable qu’Édouard Philippe va rétablir l’autorisation de fumer dans les lieux publics et même de le rendre obligatoire pour notre santé à tous, je sens que je viens de prendre un coup de jeune, c’est décidé je m’y remets sans attendre et je fonce au tabac du coin.

Hervé Thomas.

Et voici quelques chansons qui en disent long sur le bonheur de bombarder :

Du Gris par Berthe Sylva : https://www.youtube.com/watch?v=hU2jpUPz_cg