On vit une époque formidable !
par
popularité : 6%
On vit une époque formidable !
La radio nous apprend ce matin que selon un sondage Ipsos réalisé mercredi 25 mars 2020, la popularité de notre premier de cordée vient de faire un bond de 14 % en pleine crise du coronavirus. Avec 44 % de jugements positifs sur son action, Emmanuel Macron retrouve ainsi un niveau de satisfaction qu’il n’avait plus atteint depuis le tout début de son quinquennat, en juillet 2017.
Le constat est simple : plus la population frappée par le Covid-19 est nombreuse, plus le nombre de décès augmente, moins il y a de libertés et de lits d’hôpitaux disponibles ... et plus la cote du Président s’améliore.
Dès lors, en fin analyste à la curiosité insatiable et après avoir disséqué la totalité des mille entretiens réalisés (selon la méthode des quotas), je suis en mesure de livrer comment un tel succès a été rendu possible :
- pour le « nous sommes en guerre » le Président gagne 10 % sans coup férir, gage d’une nostalgie des Français pour le temps où la France était gouvernée par un général (valable aussi pour un de ses prédécesseurs maréchal) ;
- pour l’autorisation accordée aux maires de fermer les marchés, instaurer des couvres-feu et utiliser des drones, un honorable 8 %, preuve s’il en fallait de l’esprit de délégation qui anime celui qui est à la tête de l’État ;
- pour la possibilité d’allonger la durée du travail jusqu’à soixante heures en ce qui concerne certaines professions, un petit 6 % qui témoigne tout de même d’une prise de conscience des Français sur le « travailler plus ».
Diantre, mais vous l’aurez sans doute remarqué, la somme de ces items avoisine les 24 %, un pourcentage bien supérieur à ces fameux 14 % : c’est qu’il n’a pas été tenu compte des coefficients minorateurs qui ont limité ce spectaculaire engouement des Français pour notre grand timonier.
- Le Président perd 6 % pour avoir suspendu la réforme des retraites que les Français avaient pourtant finalement accepté, mis à part quelques fâcheux qui n’ont d’ailleurs plus la possibilité jusqu’à nouvel ordre de se rassembler ;
- Autre reproche qui lui coûte 4 %, l’annonce d’un plan pour l’hôpital public à l’issue de l’épidémie.
On retombe donc sur les 14 % d’Ipsos, et soyons (r)assurés que le résultat sera encore meilleur quand aura été largement diffusé le dernier tweet d’Emmanuel Macron rendu public hier soir :
"Très bonne discussion avec @realDonaldTrump. Face à la crise du COVID-19, avec d’autres pays, nous préparons pour les prochains jours une nouvelle initiative importante".
Puisqu’on vous dit qu’on vit vraiment une époque formidable !
Hervé Thomas