LA CRISE, REMEDE MIRACLE POUR LES GAFAM
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En ce début d’année 2021, après des mois de télétravail forcé, difficile de se souvenir qu’avant mars 2020 les GAFAM traversaient une mauvaise passe. Difficile, également de travailler mais aussi de se retrouver, de partager des conversations ou même un verre sans y avoir recours. A la faveur de la crise, l’emprise des GAFAM a encore progressé dans nos vies en investissant nos moments de convivialité les plus triviaux.
On peine à se souvenir d’un temps où les accusations pleuvaient sur les géants du net : Facebook mis en cause par le congrès américain dans l’élection de M. Donald Trump, Google accusé d’abus de position dominante par ce même congrès, réseaux-sociaux pointés du doigts comme vecteurs de fake-news... Les GAFAMS étaient perçus comme des menaces pour la démocratie par un panel de plus en plus vaste d’observateurs.
Si la crise du COVID eu l’effet d’un remède miracle, offrant aux mastodontes numériques une nouvelle candeur, elle a eu un effet stimulant en Bourse tout à fait spectaculaire. Alors qu’en 2020, le PIB français diminuait de 8,3 et que le CAC 40 perdait 7% de valeur, le National Association of Securities Dealers Automated Quotations (NASDAQ) regroupant les principales valeurs des nouvelles technologies, progressait de 43%. Ceci s’explique par l’augmentation de la valeur des actions des puissances dominantes du numérique :
Google : +32%
Facebook : +36%
Amazon : +79%
Apple : + 82
Les croissances sont encore plus encore plus spectaculaires chez les nouveaux qui ont pu profiter de l’occasion :
Zoom : +515%
Deliveroo : +76% (introduction en bourse mi-janvier 2020)
Si ces chiffres sont impressionnants, ils concernent la valorisation boursière et ne sont pas liés à l’économie réelle. Les GAFAM tirent une part importante de leurs revenus de la publicité (jusqu’à 70% pour Google). Or, en période de crise, ces revenus diminuent également ce qui représentera un manque à gagner pour les GAFAM.
Et pourtant le phénomène pourrait leur profiter car les concurrents risquent de connaître de graves difficultés alors que les géants ont la capacité de continuer à investir malgré les pertes. La position de domination du marché par les GAFAM sera sans doute renforcée par la crise. D’autant plus renforcée que les usages numériques progressant, les GAFAM concurrencent de plus en plus directement les entreprises traditionnelles elles-mêmes durement affectées.
Les bonds de ces géants mettent en danger la stabilité du système : leurs actions sont très surévaluées par rapport à leurs revenus. Une perte de revenu trop importante, la fin de la confiance des investisseurs ou une réglementation enfin contraignante pourrait mettre un terme à leur domination.
La taxe de 3% sur les recettes publicitaires (avec plusieurs exclusions) sur les GAFAM mise en place en 2020 par la France ne suffira pas à juguler ces profits indécents. On mesure l’insuffisance de la mesure en comparant cette taxe aux 25% d’impôt sur le bénéfice pour les sociétés dont on parvient à contrôler le bénéfice.
Il faut faire payer les coûts de la crise à ceux qui en bénéficient. Il est temps pour la sécurité économique, écologique et démocratique des peuples que les États se coalisent pour reprendre la main sur l’économie du numérique. Il revient aux peuples de les y pousser.
Et en attendant nous devons adopter des usages alternatifs de l’internet en développant une conscience d’usager avertis.
Références :
Le Monde diplomatique Janvier 2021 : « En avant vers le monde d’avant » par Laurent Cordonnier
Le parisien :
https://www.leparisien.fr/economie/...
Les Echos :
https://www.lesechos.fr/idees-debat...
https://www.lesechos.fr/tech-medias...
Archimag :
https://www.archimag.com/vie-numeri...
INSEE :
file :///C :/Users/cedric/AppData/Local/Temp/pdc-02-2021-activite-eco.pdf
Impots.gouv :
https://www.impots.gouv.fr/portail/...
ACDEFI :
http://new.acdefi.com/index.php/202...
Usine Numérique :
https://www.usine-digitale.fr/artic...