LES INEGALITES ? C’EST UN CHOIX POLITIQUE !
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C’est ce que qu’ATTAC MARSEILLE a voulu rappeler en accrochant une banderole contre "les candidats.es des inégalités", ce samedi 21 mai au matin, sur les grilles de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Marseille, et en distribuant un tract aux passants durant une petite heure. (quelques photos ci-dessous)
ATTAC rappelle que les inégalités sociales et l’aggravation de ces inégalités - des très riches toujours plus riches, des pauvres toujours aussi pauvres et de plus en plus nombreux - ce n’est pas une fatalité.
C’est le choix politique et économique du parti au pouvoir : il l’a prouvé durant ces 5 années en creusant toujours plus ces inégalités, par des mesures fiscales et des réformes antisociales très concrètes : par exemple (parmi tant d’autres) :
– Des baisses ou suppression d’impôts pour les riches et très riches
– Une baisse des impôts sur les Sociétés
– Une loi réduisant les droits des chômeurs, tant en montant qu’en durée,
– Des lois "travail" successives affaiblissant les droits des salariés et leur capacité individuelle et collective à se défendre, saccageant durablement le droit du travail, la médecine du travail...
– Un démantèlement des services publics
Si Emmanuel Macron a creusé les inégalités pendant son quinquennat avec une brutalité inédite et prévoit de continuer dans cette logique (repousser l’âge de la retraite à 65 ans par exemple), d’autres partis qui pèsent dans les sondages :
– La droite avec Les Républicains
– Et l’extrême-droite avec le Rassemblement National et Reconquête
rivalisent d’imagination pour mener à leur tour des politiques fiscales et sociales dans cette même veine.
Les deux derniers, on le sait, prônent déjà ouvertement l’inégalité de droit en fonction de la nationalité, et/ou en fonction du sexe...
Et au plan social et économique, qu’il s’agisse des candidats de LREM-Renaissance, LR, Le RN ou Reconquête, ils défendent tous le même projet inégalitaire :
-* Une fiscalité en faveur des plus riches
Aucun de ces partis ne remet en cause le prélèvement forfaitaire unique (PFU), plafonnement de l’impôt sur les revenus financiers à 30 %, instauré par E. Macron en 2017, alors qu’il est désormais démontré que le seul effet de cette mesure a été de doper le versement des dividendes en faveur des plus fortunés.
Aucun ne veut restaurer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), transformé par E. Macron en impôt sur la fortune immobilière (IFI) au bénéfice des 350 000 personnes les plus riches.
LR et Reconquête veulent même affaiblir l’IFI en créant des exonérations.
Aucun n’annonce procéder à une revue des niches fiscales, pour supprimer celles qui sont inutiles et injustes. Bien au contraire, ils en proposent de nouvelles.
Ces 4 partis sont encore d’accord pour baisser les droits de donation / succession, ce qui bénéficierait massivement aux plus riches. En effet, actuellement, 85 à 90% des héritages ne sont pas taxés.
-* Une fiscalité en faveur des grandes entreprises
Emmanuel Macron a réduit le taux nominal de l’impôt sur les sociétés de 33 à 25 % et engagé une baisse des impôts dits « de production » de 20 milliards d’euros. Aucun des candidat·es des inégalités ne souhaite remettre en cause ces baisses de l’Impôt sur les Sociétés, ni les « niches fiscales » (qui bénéficient essentiellement aux grandes entreprises), tou·tes veulent poursuivre la baisse des impôts de production, comme le réclame le MEDEF.
-* Mieux vaut être riche pour frauder.
Fort avec les faibles, faible avec les forts : ces partis refusent de lutter contre l’évasion fiscale, mais veulent traquer les allocataires de prestations sociales. Ils désignent les pauvres ou les immigré.e.s comme boucs émissaires responsables des déficits sociaux et exonèrent les riches et les multinationales qui échappent à l’impôt.
-* Pouvoir d’achat : l’illusion par le sous-financement de la protection sociale
Aucun de ces partis ne propose de revaloriser le SMIC, ni les salaires, ni de bloquer les prix. Mais ils prétendent augmenter le pouvoir d’achat en réduisant les cotisations sociales ! Ce qui signifie une diminution des ressources de la Sécurité sociale, qui justifierait demain de nouvelles contre-réformes des retraites ou des allocations chômage, des déremboursements de soins….
-* Vers un autre modèle social
Conséquence de l’affaiblissement des ressources sociales, les candidat·es des inégalités proposent une baisse des droits sociaux. Ainsi, passage de l’âge de la retraite à 64 ou 65 ans pour LREM, LR et Reconquête, maintien à 62 ans pour le RN, aucun ne supprime la décôte.
-* Une politique de destruction des services publics
Puisque les recettes publiques sont affaiblies, il faut bien réduire le périmètre et les moyens de l’action publique. Les services publics, « la richesse de celles et ceux qui n’ont rien », sont l’un des atouts pour diminuer les inégalités. Les affaiblir, c’est augmenter les inégalités !
Ainsi, malgré leurs divergences, ces 4 partis programment une politique renforçant l’injustice fiscale et sociale.
Evidemment, sur le plan de la fiscalité, d’autres politiques sont possibles. Ci-dessous, quelques-unes des propositions d’ATTAC :
-* pour plus de justice fiscale :
• Prélever une contribution exceptionnelle sur les 1% les plus riches : 10 milliards d’euros
• Rétablir et rénover l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) : 8 à 10 milliards d’euros
• Rétablir la progressivité de l’imposition des revenus financiers du capital en supprimant le prélèvement forfaitaire unique : 1,1 à 2 milliards d’euros
• Augmenter la progressivité de l’impôt sur le revenu en créant de nouvelles tranches supérieures avec un taux d’imposition plus élevé : 4 à 6 milliards
• Faire une revue des « niches » fiscales (les exonérations fiscales) pour supprimer les niches injustes, inutiles ou antiécologiques : rendement budgétaire de 10 à 15 milliards d’euros à très court terme et de 30 à 40 milliards d’euros à moyen terme.
• Faire une revue des « niches » sociales (les allégements des cotisations sociales patronales) pour supprimer celles qui n’ont pas d’efficacité : à très court terme, revenir sur la transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi en allègement de cotisations permettrait de dégager 20 milliards d’euros de recettes. D’autres « niches sociales » sont à revoir ou supprimer.
• Taxer toutes les transactions financières : 15,8 milliards d’euros.
- Lutter réellement contre l’évasion fiscale :
• Par l’instauration d’une taxation unitaire des multinationales permettant de relocaliser et imposer les bénéfices transférés artificiellement dans les paradis fiscaux : 20 milliards d’euros.
• Par le renforcement des effectifs de l’administration fiscale, ce qui permettrait de revenir à court terme sur des résultats du contrôle fiscal comparables à ceux des années 2014-2016 (20 milliards d’euros, soit 6 à 7 milliards d’euros de plus
qu’en 2021) et, à moyen terme, d’enregistrer une hausse de 10 à 12 milliards d’euros.
Une véritable justice fiscale ferait en sorte que chacun paye sa juste part d’impôt et générerait des ressources supplémentaires d’au minimum 110 milliards d’euros par an, ce qui donnerait les moyens de financer les urgences sociales et la bifurcation écologique.