11 mai : fin ou début d’un compte à rebours
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11 mai : fin ou début d’un compte à rebours
Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions l’émotion qui nous étreint tous, hommes et femmes, qui sommes ici, confiné-e-s chez nous, en Paca. Paca qui boue pour se libérer Paca qui s’est lavée les mains. Non ! nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des minutes qui dépassent chacune de nos pauvres vies.
Paca ! Paca outragée ! Paca brisée ! Paca martyrisée ! mais Paca libérée ! Libérée par elle-même, libérée avec le concours des personnels de santé, avec l’appui et le concours de la France d’en bas, de la seule France d’en bas, de la France solidaire, pas la France de la finance.
Eh bien ! Puisque l’ennemi qui nous tenait confinés a (presque) capitulé pas nos soins, la France sort de chez elle. Elle en sort exsangue, fatiguée, mais bien résolue. Elle en sort, éclairée par l’immense leçon de solidarité et de courage, mais plus certaine que jamais, de ses devoirs et de ses droits.
Je dis d’abord de ses devoirs, et je les résumerai tous en disant que, pour le moment, il s’agit du devoir de plus se taire. L’ennemi chancelle mais il n’est pas encore battu. Il reste sur notre sol. Tous les femmes et hommes qui sont ici et tous ceux qui nous entendent en France savent qu’au nom de l’unité nationale, qu’au nom de l’état d’urgence on s’attaque aux libertés individuelles, qu’on défait encore plus le droit du travail, qu’au nom du profit on déverse des milliards vers les grandes entreprises, alors que par ailleurs on fait la queue devant les locaux du secours populaire. Nous voulons sortir territoire en vainqueurs, en vainqueurs contre la maladie, mais aussi contre l’hypocrisie et mensonge qui règne en maître dans les ministères et les bourses, libéré de la logique égoïste de la phynance nous a conduit à ce désastre sanitaire, social et humain. C’est contre cela qu’il nous reste à nous battre pour le jour d’après ne soit pas le jour d’avant en pire
C’est pour protéger le jour d’avant que nos braves et chères forces de l’ordre sont armées d’armes modernes grenades lacrymogène et PV : circulez ! Non d’ailleurs ne circulez, plus restez cantonnés ! Et interdiction de manifester y compris sous forme de banderoles accrochées aux balcons. 49.3 plus besoin de députés pour décider.
Nous avons vécu les plus grandes heures de l’Histoire, nous vivons maintenant les plus grandes atteintes à la démocratie, à l’égalité et à la solidarité.
Nous n’avons pas à vouloir autre chose que de nous montrer, jusqu’à la fin, dignes de l’Humanité. C’est contre cela qu’il reste encore et d’abord à combattre.
Vive la France d’en bas et des gens qui ne sont rien !
Certes, ce texte emprunte beaucoup au discours du Général De Gaule du 25 août 1944, à l’Hôtel de Ville de Paris. Mais tant de politiques se servent de lui pour justifier tout et son contraire que je me permets ce recyclage sans vergogne.
Dominique Raulin.