Balcon

C’est le temps des balcons, du moins pour ceux qui en ont un. Les balcons qui permettent de prendre l’air, de secouer ses draps ou suspendre son ennui par-dessus la rambarde. Les balcons, les terrasses ou juste des fenêtres ouvertes pour sortir au moins son nez du confiné. Les balcons pour côtoyer ses voisins de loin, saluer pour la première fois ceux que l’on découvre à cette occasion, trinquer avec les plus proches, organiser des parties de loto - quine et carton plein ! Le 13, bonjour Thérèse, le 12 lève ta blouse ! – et faire des exercices de gym ou du vélo yoga. Les balcons de vingt heures aussi où l’on partage le rituel des bravos aux soignants – sous nos applaudissements, il y a des claques rétrospectives qui se perdent – et les balcons des amoureux suspendus et confinés, les Juliette qui attendent leur Roméo, les Roxane qui passent à côté de leur Cyrano masqué. Tourner en rond ou faire du surplace, ça manque d’ampleur tout ça.

José Rose.