Deux mondes irréconciliables

Je sais, en période de confinement, il faut garder son calme, sa sérénité, profiter de la biophonie (nouveau concept des scientifiques pour nous expliquer avec des mots savants que c’est bon d’entendre de nouveau des chants d’oiseaux en ville)… il paraît qu’il faut même être solidaires, et obéir à l# restez chez vous.

Pourtant, ce matin, sous mes fenêtres, les occupants masqués-gantés du commissariat de police harcelaient les pauvres gens de Noailles, ceux dont on imagine mal, bien qu’on le sache, comment ils peuvent supporter le confinement, à plusieurs générations entassées dans quelques mètres carrés qui coagulent les problèmes relationnels déjà compliqués avant. Donc, les flics (et notamment un en civil très zélé), faisaient le contrôle des attestations imbéciles, pour racketter les promeneurs, à coup d’amende de 130 €, quand même ! Hier, dimanche, les CRS les avaient relayés pendant leur pose dominicale. Il paraît que tout ceci est nécessaire à la solidarité contre le virus … soit !

Mais ce matin aussi, je ne sais plus quel ministre se réjouissait que les gens ne soient « pas trop partis pendant ce début de vacances de Pâques ». Mensonge !

Beaucoup de gens, pour qui payer 130€ en cas de contrôle ne semble pas être un problème, sont arrivés dans le Var. Une amie qui vit là-bas m’a écrit « les touristes de Pâques sont arrivés, ça donne un côté surréaliste de mondes parallèles… avec 63% de résidences secondaires à Bandol, les parkings des résidences déserts jusqu’à présent se sont remplis par magie »…

Le ministre ment. La solidarité ne concerne pas tout le monde. Et parfois, Noailles sait se mettre en colère.

Marie Louvie.