Droit de suite à Métamorphose
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Droit de suite à Métamorphose,
chronique d’Hervé Thomas, mais pas droit de fuite…
« Participes présents, je participe au présent »
C’est une invite à ne pas lâcher prise.
Si l’impression d’une métamorphose
Qui au fil du temps à nous s’impose
Venait en ce moment de crise
Nous priver d’une chronique
Aux qualités heuristiques,
Et prodigieusement salutaire,
L’ effet serait quasi mortifère !
Ne laissons pas le corona
S’en prendre à nos humeurs,
Pas plus que nous voulons
Qu’il attaque nos poumons.
Et si pour affirmer des valeurs,
L’envie d’engager un débat,
Motive l’expression,
N’hésitons pas et continuons…
Bien sûr, j’avais envie de répondre à la question que nous posait Hervé mais pas seulement.
Sa chronique a réveillé en moi quelques souvenirs. C’était dans les années 70, je n’avais même pas 16 ans que déjà les chansons de François Béranger bousculaient mes pensées gauchisantes. Un soir, avec mes potes du 9.3, on a quitté le département pour la Seine et Marne pour assister à un concert dudit Béranger. Je crois qu’il s’agit de l’un de mes premiers concerts, si ce n’est le premier. Il avait à l’époque une longue queue de cheval qui n’a cessé de tournoyer tout au long du concert. Sur scène, il était bien accompagné, Alarcen, les frères Lockwood, Francis le pianiste et Didier le violoniste et ça déboulait : du texte et du son !
Si certains d’entre nous ont vibré en écoutant Christophe chanter Aline, c’est en écoutant Béranger chanter Natacha que je frissonnais. Ma discothèque s’est au fil du temps, enrichie des albums vinyles de ce poète libertaire qui n’a pas cessé de se révolter contre les injustices. Méprisé des médias, il n’a jamais sacrifié sa liberté de ton, d’expression ni ne s’est monté le bourrichon : « Participes présents-Je participe au présent-Revendiquant plus que jamais-Même me gourant, même déconnant-Le droit de dire ce que j’ressens-Car je ne suis pas une image-Ni un gourou ni un slogan-Je ne suis pas votre alibi Tarzan, Zorro ou Jésus-Christ-Je suis qu’un simple con chantant ». Les années ont passé et c’est à Creil, dans l’Oise que je l’ai retrouvé pour l’un de ces derniers concerts. L’homme était fatigué, rongé par une saleté de cancer. Cheveux courts mais idées longues, l’heure n’était plus aux mouvements scéniques mais la force de l’engagement continuait de s’imposer.
Pour finir cette histoire, j’ai retrouvé pour une dernière fois Didier Lockwood au Toursky à l’occasion d’une soirée interactive mémorable. Quel musicien et quel pédagogue ! Il est décédé quelques temps après…
Depuis, je n’ose plus aller au concert de peur que l’artiste en scène ne s’en remette pas !
Dominique Satabin.