Et après ?
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Et après ?
« Une certaine idée de la mondialisation s’achève avec la fin d’un capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l’économie et avait contribué à la pervertir. (…) L’idée que les marchés avaient toujours raison était une idée folle[1]. »
A qui doit-on cette affirmation que chacun d’entre nous considérera juste [2] ?
1. Jean-Luc Mélenchon
2. Noam Chomsky
3. Noami Klein
4. Nicolas Sarkozy
Macron nous dit la même chose ! « L’État-providence doit être placé en dehors des lois du marché. » Je ne le crois pas, pas plus que je ne croyais le président qui nous dirigeait en 2008, en pleine crise financière. En 11 ans, nous avons constaté la dégradation de tous les services publics au profit des marchés, le secteur hospitalier en étant aujourd’hui le plus terrible exemple ! Dernier projet en date avant l’arrivée du virus, celui sur les retraites. Et qui doit-il servir : les fonds de pension et les grands groupes d’assurances qui ne s’y sont pas trompés en publiant des textes qui mettaient en évidence l’intérêt qu’ils allaient y trouver.
On peut espérer que ce projet soit reporté sine die, actualité oblige mais pour combien de temps ? Mais d’autres sujets sont à craindre qui seront la conséquence des orientations à venir. Nos élites européennes et nationales justifient aujourd’hui une augmentation de la dette au motif d’aider les gens et les entreprises. Mais qui va réellement profiter de cet endettement ? Les grandes entreprises et bien sûr les banques : un remake ! Et qui va rembourser la dette ? Nous tous parce qu’elle sera socialisée. Et qui va trinquer dur ? Les plus défavorisés d’entre nous, à l’exemple de ce que vivent les grecs…
Et dans l’hypothèse où nous voudrions nous élever contre cet état de fait, les lois d’exception s’affirmeront comme le droit commun et permettront de nous priver de notre droit d’expression. L’actualité récente nous l’a montré, certains « gilets jaunes » s’en souviennent sûrement…
Les analyses critiques du néo-libéralisme sont nombreuses, les propositions pour agir autrement le sont tout autant. Elles abordent toutes les dimensions qui fondent la crise : économiques, sociales, environnementales. Alors, allons-nous rester les victimes consentantes d’un système pervers qui n’a d’autre objectif que de garantir aux plus riches qu’ils le resteront, voire mieux, qu’ils s’enrichiront plus encore, nous envoyant ipso facto dans le mur ?
Je ne doute pas que si vous lisez ce texte, vous êtes convaincus qu’il faut que ça change. Mais serons-nous assez nombreux pour que demain ne soit pas pire qu’hier ?
Certains vantent l’autoritarisme comme remède à tous nos maux et pourtant l’histoire nous a prouvé le contraire. Serons-nous assez nombreux pour le rappeler et éviter cette « erreur d’appréciation » ?
Indépendamment de nous accorder sur les termes du changement, ce qui ne sera pas chose facile (nous maîtrisons mieux l’art de la dissension que celui de l’union), il va nous falloir convaincre pour que demain ne soit pas pire qu’aujourd’hui.
Du boulot en perspective !
[1] Repris dans un article de Renaud Lambert et Pierre Rimbert , « Jusqu’à la prochaine fin du monde… » - Le Monde Diplomatique, avril 2020
[2] Réponse : 4, vous aviez sûrement trouvé la bonne réponse.
Dominique Satabin.