Frères Humains
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« Frères humains »
C’est à toi aujourd’hui que je pense, toi qui connais plus que moi le confinement puisque pour quelques mois, quelques années, peut-être à perpétuité, tu vis dans un espace clos : la prison.
Tu partages souvent, trop souvent, 9 m2 avec un, voire deux codétenus, dans des conditions de salubrité pour le moins limites. Et depuis que cet enfoiré de Coranavirus a décidé de se balader à travers le monde, te voilà privé d’activités, de promenade, de visites familiales…
Je veux te dire que quoi que tu ais fait, tu n’en reste pas moins un être avec qui je partage notre humanité. Demain, je te retrouverais peut-être à mes côtés et partagerais, sans connaître ton passé, un moment d’existence, voire de bonheur. Qui sait ? Bien sûr, je pense aussi à celles et ceux que tu as meurtri, mais maintenant, c’est à toi que j’adresse ce message de soutien et pour te dire ma solidarité, je relis ce poème de François Villon « La Ballade des pendus » et te livre ses premiers vers :
Frères humains, qui après nous vivez,
N’ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Dominique Satabin