HABITER PRÈS DE L’HUVEAUNE….
par
popularité : 9%
HABITER PRÈS DE L’HUVEAUNE….
L’Huveaune, c’est mon fleuve depuis la petite enfance, à Marseille où je suis née.
Ne riez pas, c’est un fleuve, avec des affluents et tout ce qu’il faut : l’eau s’est frayée un chemin de 48,4 km de descente depuis 590 m d’altitude en Sainte Baume jusqu’au zéro.
Sa source est magnifique d’ailleurs avec ses formations calcaires, son eau claire et fraîche, ses bassins. Plusieurs chemins pour y aller, mais ce n’est à l’heure du jour.
Dans mon enfance, elle se jetait dans la mer, à proximité du Parc Borely : les plages du Prado n’existaient pas encore telles qu’on les connaît aujourd’hui : la surface de pelouse et de sable gagnée sur la mer est une œuvre humaine, relative récente puisque j’ai connu « l’avant ».
L’escale Borély n’existait pas non plus, avec ses restaurants, ses promenades aménagées. Il y avait le bord de mer, tantôt rocheux, tantôt en plage de sable ou de galets. Et entre le Camping Bonneveine (qui n’existe plus) et la Vieille Chapelle, les paquets de mer et éclaboussures arrosaient les jours de vent le bus nous amenant au collège-lycée Marseilleveyre.
Dans ma jeunesse, les crues de l’Huveaune étaient fréquentes : ça + les égouts saturés, il y avait les inondations d’octobre, pouvant aller jusqu’à un mètre d’eau dans le bd Gaston Ramon et quand je dis « eau », c’était un mélange opaque dans lequel flottaient de nombreuses « choses ».
Après la décrue, le chemin emprunté pour aller au Collège-Lycée longeant l’Huveaune, traverse débouchant sur l’impasse des Capriers, était recouvert pendant plusieurs jours d’une épaisseur de 10 cm de boue au moins dans laquelle il fallait bien marcher.
A l’époque les collectivités ne prenaient guère soin de l’Huveaune très polluée. Aujourd’hui, elle va un peu mieux grâce à l’association qui organise son nettoyage partiel tous les ans, et à des changements de politique et de comportement.
L’eau de l’Huveaune est en grande partie récupérée à côté de chez moi, à la station d’épuration et elle est envoyée à Cortiou, calanque empuantée et infréquentable, même si bien sûr, des progrès ont été faits dans le traitement des eaux et égoûts qu’on y rejette.
Pendant ce confinement, le chemin aménagé le long de l’Huveaune, qui n’est pas interdit, est devenu ma « brève promenade » comme pour bon nombre de gens du voisinage avec ou sans chien.
C’est le printemps, alors on y voit des fleurs, des buissons, des insectes, des canards, ça fait du bien !
Et puis non loin des colverts, et ça nous a paru extraordinaire : un héron, il me semble, il était beaucoup grand que ceux que j’ai déjà vus en Camargue. Photos du 22 mars : on le voit presque mieux en reflet dans l’eau qu’en vrai - « au long bec, emmanché d’un long cou » ça ne peut être qu’un héron !
Christine Mead.