LE CINQUIÈME ÉLÉMENT

C’est un beau film de Luc Besson, il y a vingt-trois ans. C’est ici, dans cette chronique, la quinte essence, l’élément subtil, qui tient ensemble les quatre autres, terre, feu, air et eau, et nous permet d’exister, l’élément qui est donc essentiel. .

Vous vous souvenez des gilets jaunes. Le mouvement avait été déclenché par une taxe sur l’essence. Ça avait mis le feu aux poudres. La situation était devenue explosive. Le gouvernement n’avait pas compris combien l’essence était essentielle dans la vie de ceux des ronds-points.

Le confinement venant, et la consommation réduite à l’indispensable, beaucoup constatèrent que sans ceci ni cela ils continuaient à vivre, tant bien que mal, et qu’ils entendaient les oiseaux chanter. Certains se demandèrent ce qui était vraiment essentiel dans leur existence.

Amazon a été récemment condamnée à « restreindre son activité aux produits essentiels » et à ne livrer que des « produits de première nécessité ». A savoir, selon les juges, l’alimentation, l’hygiène, la santé, l’informatique.

Les opérateurs de télécommunication sont tenus d’ « assurer un service normal d’internet et de téléphonie mobile ».

Essentiel veut dire nécessaire à l’existence. Oui, mais laquelle ? Diogène répond : je n’ai besoin que de mon tonneau vide pour m’abriter, ma toge pour me vêtir, mon écuelle pour manger. Les temps ayant changé, les réponses aussi. Quel produit ou service sont aujourd’hui essentiels, normaux, de première nécessité ? Et pour cette raison fournis, ou garantis, ou protégés en commun, donc par l’Etat ? « Vaste programme » répondrait l’autre.

En première approximation : la santé, le logement, le travail, l’alimentation, l’éducation, les transports, les communications. J’ai dû en oublier. En outre, quelle santé, quel logement, etc…Bien des débats en perspective. C’est justement ça qui fait démocratie.

Jacques Woda.