Une quarantaine
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Une quarantaine
Scène de la vie en mode « sortie pour achats de première nécessité »
7,99 euros le kilo…5,99 euros la botte de 500 grammes...Mais qui peut se payer des asperges même pas bio à ce prix ?
Dépitée je passe mon chemin, lorsque mon téléphone vibre : une photo d’asperge émergeant du sol, asperge que nous aurons le droit de manger puisque plantée depuis plus de trois ans. Le calendrier des asperges est aussi contraignant que celui des traités internationaux : ne rien cueillir la première année, en cueillir une par plant la deuxième et cueillir tout ce qu’on veut à partir de la troisième année. Une ventrée d’asperges, en salade, en fricassée avec l’omelette ou les patates ou ce qu’on veut. Voilà ce que me dit la photo de l’asperge du potager familial, que normalement je « fais » avec mon frère dans les Cévennes.
Normalement.
Je les ai bien plantées moi-même il y a trois ans, heureuse de la perspective du printemps 2020.
Mais je suis devant l’Exotique, sur les Allées Gambetta à Marseille ce printemps, un printemps qui va rester exclusivement marseillais.
La promesse de 2017 se change en calcul du prix de revient de l’asperge si je me fais épingler par la maréchaussée en montant dans les Cévennes pour la récolte : « 135 € et 200 € en cas de récidive dans les 15 jours. » Soit 335 euros pour l’aller et retour.
Pouf pouf : à 8 euros le kilo il me faut produire une grosse quarantaine de kilos d’asperges pour être concurrentielle avec l’Exotique.
Une quarantaine !!!
Très drôle.
Josiane Teissier.