A Marseille, 50 à 70 personnes rassemblées samedi 28 juin contre la Loi DUPLOMB
par
popularité : 13%

Un petit imbroglio sur le lieu :
A cause du marché aux fleurs sous l’ombrière, le rassemblement avait été interdit quai des Belges et était délocalisé un peu plus haut sur la Canebière, au Carrousel : Distribution de tracts, présence d’une journaliste de LA PROVENCE et d’élu.e.s., prises de parole portant sur divers aspects de ce projet de loi mortifère,
Marseille avec la FNE, Collineo, la LPO, Greepeace, Attac Marseille, la Conf. Paysanne 13, les Paniers Marseillais, mais aussi Les Verts, Génération Ecologie et LFI, s’est donc jointe modestement aux multiples initiatives et rassemblements de ce week-end.
Ce projet de loi prévoit :
– de réautoriser l’usage de néonicotinoïdes et quelques autres poisons : or, comme l’a exprimé le représentant de la Confédération Paysanne à ce rassemblement, ces produits ont tué des paysans, parmi eux, des perturbateurs endocriniens qui affectent la fertilité, augmentent les malformations des foetus.
Pour plusieurs d’entre eux, personne ne sait comment à l’échelle de l’alimentation en eau des villes, on pourrait les enlever.
Comment peut-on revenir en arrière sur les quelques avancées qui ont vu le jour ? Il s’agit de la santé des humains, des animaux, de la planète ! Le lien entre produits phytosanitaires et certains cancers a été clairement établi. Une nouvelle étude vient de le confirmer.
Dans une moindre mesure, les consommateurs sont également affectés.
Et selon la FNSEA, inspiratrice de ce projet de loi, la prévention, ce ne serait pas d’arrêter de répandre partout ces poisons sur la terre, non, la prévention, ce serait l’utilisation de moyens de protection individuels : usage de masques et combinaisons, usage de drônes, attendre 72 heures après un traitement avant d’envoyer des ouvriers agricoles récolter les légumes, les fruits ou s’occuper des cultures !!!
Pour la terre empoisonnée, les indispensables animaux du sous sol empoisonnés, les nappes phréatiques et cours d’eau empoisonnés... rien !
– De réduire les moyens et pouvoirs de l’Agence Nationale de Sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ; il s’agit d’affaiblir l’indépendance scientifique de l’Agence de sécurité sanitaire (ANSES) en s’attaquant à ses compétences d’évaluation de la mise sur le marché de pesticides. Et pourtant, siègent déjà à l’ANSES la FNSEA, les industries de l’alimentation et du commerce, et la fédération des industries chimiques. Mais ce contrôle étatique est encore "trop" pour eux ! L’Etat pourrait passer outre les avis de l’ANSES pour autoriser un produit phytosanitaire....
– De faciliter la rétention de grandes quantités d’eau pour l’irrigation des cultures : autrement les méga-bassines, dont une intervenante a rappelé que c’était un non sens total, car 40 % de l’eau pompée dans les nappes pour remplir ces ouvrages s’évapore ! alors que l’eau des nappes ne s’évapore pas. Qu’il y ait des retenues d’eau (de pluie, de ruissellement...) utiles, personne ne le nie, mais ces méga-bassines ne sont qu’une appropriation d’un bien commun par l’agro-industrie au mépris du bon sens.
– de faciliter la création de fermes - usines : méga-structures d’élevage intensif alors qu’on sait que c’est mauvais pour tout : l’environnement, le bien-être animal, la qualité de la viande ou des oeufs ou du lait produits, les épizooties que cela favorise, voire même la mutation de virus qui franchissent la barrière des espèces...
Enfin, cela fait plusieurs fois que pour empêcher le débat et la possibilité d’amendements à l’assemblée nationale, une tactique scandaleuse est utilisée.
La loi est proposée au Sénat. Lorsqu’elle arrive à l’assemblée, ses propres rapporteurs votent contre !! pour qu’elle soit refusée et envoyée en Commission Mixte Paritaire de 14 personnes. Dans cette commission, toute honte bue, ils rechangent leur vote.
Le projet de loi revient alors à l’Assemblée nationale comme s’il s’agissait du fruit d’une négociation entre les deux assemblées, alors que ce n’est que le fruit d’une magouille et d’un détournement d’une procédure constitutionnelle.
Dès lors, il ne peut plus être débattu ou amendé, mais juste voté !