Un seul mot VICTOIRE !

La justice italienne en appel à Reggio Calabria a :

– Relaxé totalement les 16 habitants de RIACE, pour la plupart membres de l’association Cita Futura, lesquels avaient été condamnés en première instance à des peines allant de 1 à 10 ans de prison pour des délits imaginaires, en fait, pour délit de solidarité !

– Rejeté la plupart des chefs d’accusation du procès en première instance pour Domenico Lucano dit MIMMO, ancien maire de Riace le condamnant quand même pour un non respect de règles administratives à 18 mois de prison avec sursis.

Tous les autres délits : association de malfaiteurs, escroquerie, faux et usage de faux etc, tous plus odieux les uns que les autres, sont tombés.

Rappelons qu’en première instance, en septembre 2021, Mimmo LUCANO avait été condamné à 13 ans de prison ferme, (soit plus qu’un assassin de la mafia quelques jours avant), pour avoir bien accueilli des migrants dans son village et l’avoir fait revivre grâce aux aides européennes à l’accueil et à la force de vie collective apportée par les migrants accueillis.

Tous étaient très heureux ! Mimmo va probablement se pourvoir en cassation pour la dernière condamnation qui lui a été infligée par la Cour, mais qui est sans commune mesure avec le jugement inique précédent.

Pour mémoire, Domenico Lucano avait accueilli dans son village des centaines de migrants, sans les isoler dans un camp à part, mais au contraire en les logeant dans les maisons vides et en les intégrant à la vie du village.

"Tou.te.s ces militant.e.s de l’humanisation du monde" comme le dit si bien le Réseau hospitalité, avaient été condamné.e.s alors qu’aucun ne s’est enrichi personnellement de l’aveu même du Procureur.

Elu maire en 2004, Domenico Lucano, ancien communiste, a accueilli des centaines de migrants et recréé de la vie et de l’activité économique dans son village de RIACE, en Calabre, 1 800 habitants : ça a été un plein succès avec quelques subventions et beaucoup d’ingéniosité et de volonté. Son village était l’exemple d’un accueil très réussi et durable.
Manifestement, les habitants étaient contents de lui puisqu’il était régulièrement réélu…

Matteo Salvini, leader d’extrême-droite devenu le 1er juin 2018, Ministre de l’intérieur, entreprend de casser ce symbole d’un accueil réussi.

Le 2 octobre 2018, Domenico Lucano est suspendu de ses fonctions et arrêté : on lui reproche une aide à l’immigration illégale parce qu’il aurait célébré des mariages « blancs ».

Et dans un Sud de l’Italie encore gangréné par la MAFIA avec sa violence, sa main-mise sur les pouvoirs locaux, et y compris sa main-basse sur des marchés publics, sans en respecter les obligations (cf décharges sauvages), son exploitation odieuse des migrants, alors que Domenico LUCANO s’est démené pour le bien-être de tous, très loin de tout enrichissement personnel, c’est à lui qu’on reprochait de ne pas avoir fait d’appel d’offres pour le ramassage des ordures de son village et de l’avoir confié à des coopératives dont faisaient partie notamment des migrants.

Il n’avait peut-être pas respecté scrupuleusement toutes les formes, mais l’idée reste quelque chose à défendre : faire travailler les habitants du coin, les entreprises locales au lieu de faire des appels à la concurrence européens !

Favoriser un système économique local d’échanges, correct sur le plan des emplois et salaires, déclarés, mais avec une priorité au local pour faire revivre la vie locale avec les nouveaux arrivants. Pour ce faire, une monnaie locale avait été mise en place avec succès. Elle permettait la vie des migrants en attendant la réception des subventions européennes.

Domenico LUCANO avait reçu le soutien de nombreux comités et de nombreuses personnalités dans le monde, dont celui du Maire de Marseille.

Ces luttes, ces prises de position, les films réalisés, le livre écrit pour soutenir le modèle Riace, n’ont pas été vains.

Dans ce monde un peu sombre, cette décision de la Cour de Reggio Calabria est un rayon de soleil.