La librairie et le reconfinement
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La librairie et le reconfinement
La décision du gouvernement de ne pas considérer les librairies comme des lieux essentiels, non pas à l’économie mais bien à la santé mentale des citoyens tient, une fois de plus et comme si on ne le savait pas déjà, de la méconnaissance complète de notre société censée être représentée par celles et ceux que nous avons élu.e.s.
Eh ben, si on écoute ce morveux d’Attal qui ose dire la veille du reconfinement :
« Faites comme moi allez acheter UN livre ».
Lequel du schnock ? Les blagues de Toto à 2€ ???
Si ce Moosieur, soit disant porte parole du gouvernement, était un véritable habitué des lieux, il saurait que les vrais lecteurs, les vrais amoureux des livres, des écrivains et de ce lieu chéri qu’est une librairie, il saurait, ce cuistre, qu’ils sont venus en masse acheter non pas UN livre mais DES livres qui seront indispensables à cette longue période d’enfermement qui les attend.
Mais peut-être fait-il partie des gens qui en effet n’achètent qu’UN livre dans l’année ?
Nos voisins et amis Belges, bien connus pour leur humour et leur autodérision, Geluck, Magritte Ensor ou Arno pour ne citer qu’eux, ont pris de leur coté une décision différente, celle de considérer les librairies comme des lieux essentiels.
Alors, pourquoi ne pas le faire en France ? Parce que c’est trop tard. Il fallait le décider le jour même car si les avis changeaient maintenant pour les librairies, ce serait TOUS les autres commerces qui voudraient profiter de ce revirement or on sait que moins de gens se promènent dans les rues moins la maladie va se transmettre.
Alors on demande aux hypermarchés de ne plus vendre de livres, ce qu’ils ont accepté de faire, j’ai pu vérifier.
Oui mais les hypermarchés vendent aussi des draps, des oreillers, des couettes, des fleurs, des serpillières, des balais (de chiotte aussi), des slips et des soutiens gorges, des rouges à lèvres, des aiguilles à tricoter (non, pas à tricoter, à coudre), des jouets et j’en oublie certainement et tout un tas de bazar que les commerçants spécialisés dans ces domaines ne peuvent plus vendre eux. Alors on ferme tout ce qui n’est pas alimentaire dans les hyper. Et qui c’est qui va se gaver ?????????? Je vous le donne en mille Émile : AMAZON !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Et on sait que les produits de beauté ont fait partie des meilleures ventes de cette plateforme durant le premier confinement.
Alors, à moins que le gouvernement ne pense nécessaire à notre vie que des aliments fabriqués par des multinationales qui détruisent la planète ou les antidépresseurs prescrits en masse pour empêcher nos concitoyens de se suicider, il serait temps que nos élu.e. sortent de leurs coquilles protectrices, sans compter les émoluments généreux qu’ils se votent eux-mêmes, pour affronter une réalité vécue au quotidien par les gens.
Didier Falleur.