Le Tutti Frutti du Dimanche
par
popularité : 6%
Aujourd’hui, on publie dans leur intégralité deux essentiels reçus parmi tant d’autres et une méditation.
L’essentiel d’Antoine, un dimanche 15 novembre.
Vous avez dit « première nécessité »… ?
C’est quoi la première nécessité, c’est quoi l’essentiel ?
J’ai les moyens me permettant de manger, boire, dormir, me soigner normalement ça devrait être le lot de tout le monde. Au-delà, ma conception du "nécessaire", ma vision de "l’essentiel", ma perception du "au moins ça…" varient selon le jour ou la nuit, selon que le soleil brille ou que la grisaille m’envahisse ; selon mon humeur aussi.
Qu’en est-il ce dimanche 15 novembre ?
Et bien, parce que c’est dimanche j’ai fait un gâteau. Je l’ai ressenti comme une nécessité, première … ? Souvenir d’enfance… ? Brusque désir éveillé par ma gourmandise… ?. J’ai choisi la recette la plus simple, on ne va pas se faire c…pour un besoin de première nécessité : un gâteau à la crème de marron.
Puis subitement, au moment même où je le mettais sur la table, j’ai ressenti un trouble, un manque. Etait-ce bien essentiel que je fasse ce gâteau à la crème de marron ? Et bien non ! L’essentiel pour moi c’est d’en partager la saveur avec d’autres, des amis et, pourquoi pas, avec des inconnus..
Mais comment faire ? Comment rejoindre l’essentiel tel que je le ressens ce dimanche 15 novembre, en cette période de confinement où nous sommes isolés, chacun devant nos casseroles !!!
J’ai trouvé !
Je vous livre la recette. Elle est si simple…
Bon appétit !
Antoine Richard.
………………………………………………….
Gâteau à la crème de marrons
Ingrédients : 4 œufs bio, 120 gr de beurre, une boite de 500 g.de crème de marrons de l’Ardèche (Clément Faugier)
Procédé : Séparer les jaunes des blancs d’œufs ; faire fondre les beurre puis bien mélanger dans un saladier jaunes d’œufs, crème de marrons et beurre fondu. Enfin incorporer délicatement les blancs d’œuf préalablement montés en neige. La préparation est finie.
Cuisson : mettre le tout dans un plat allant au four avec rebord de 4-5 cm. Faire chauffer le four à 1800 degrés et y placer votre plat pendant 35 minutes
Essentiel : Il n’y a de plaisir que partagé !
L’ESSENTIEL
L’essentiel c’est, pour moi, ce dont le manque m’est insupportable.
Je ne parle pas des bases biologiques de la vie, comme l’air, l’eau, la nourriture, dont le manque est mortel au bout de quelques minutes, quelques jours ou quelques semaines.
Je parle, dans un premier temps, de ces produits dont le caractère, essentiel ou pas, conditionne l’ouverture ou pas des magasins qui les vendent. Il est clair que le manque de tel ou tel objet dépend de mille facteurs divers : la société, l’époque, les ressources, les manières de vivre, etc, et qu’en plus il existe toutes sortes d’objets « nécessaires » possibles. Boris Vian a commencé à en dresser une liste dans sa Complainte du progrès :
« Ah Gudule, viens m’embrasser, et je te donnerai…
Un frigidaire, un joli scooter, un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière, avec un four en verre
Des tas de couverts et des pelles à gâteau !
Une tourniquette pour faire la vinaigrette
Un bel aérateur pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux
Et nous serons heureux ! »
Mille facteurs, un million d’objets, chacun a ses préférences. Diogène avait pour lui-même une liste très restreinte. Le problème est de transformer ces préférences individuelles en un choix qui, à défaut d’être collectif, s’applique à toute la collectivité.
Dans un deuxième temps, on notera qu’à part des objets, il existe d’autres « essentiels », dont le manque étouffe ou finit par tuer, et que chacun peut exiger pour lui-même. En vrac, non ordonné et non exhaustif, peuvent être essentiels :
La santé, la richesse, la liberté, l’amour, la dignité, ne pas perdre la face, la transcendance, le bonheur ( ?), la spiritualité, le sens, la gloire, la notoriété, le pouvoir, la sécurité, la propriété privée, l’apparence (voir son importance pour nos ainées dans les EPHAD, et le maquillage virtuel inventé par l’Oréal pour nos belles qui veulent avoir l’air de le rester quand vues chez elles par télétravail), etc, etc…
Ces essentiels désignent, non des objets « indispensables » à la vie, mais des aspirations qui touchent à l’essence de l’homme, y compris la femme. Parmi ces aspirations, la tendresse a inspiré à Noël Roux un magnifique poème chanté par Bourvil :
On peut vivre sans richesse
Presque sans le sou
Des seigneurs et des princesses
Y’en a plus beaucoup
Mais vivre sans tendresse
On ne le pourrait pas
Non, non, non, non
On ne le pourrait pas
On peut vivre sans la gloire
Qui ne prouve rien
Etre inconnu dans l’histoire
Et s’en trouver bien
Mais vivre sans tendresse
Il n’en est pas question
Non, non, non, non
Il n’en est pas question
Le travail est nécessaire
Mais s’il faut rester
Des semaines sans rien faire
Eh bien... on s’y fait
Mais vivre sans tendresse
Le temps vous paraît long
Long, long, long, long
Le temps vous parait long
Dans le feu de la jeunesse
Naissent les plaisirs
Et l’amour fait des prouesses
Pour nous éblouir
Oui mais sans la tendresse
L’amour ne serait rien
Non, non, non, non
L’amour ne serait rien
Quand la vie impitoyable
Vous tombe dessus
On n’est plus qu’un pauvre diable
Broyé et déçu
Alors sans la tendresse
D’un cœur qui nous soutient
Non, non, non, non
On n’irait pas plus loin.
J’ai cité ces paroles parce que je les trouve émouvantes, je les aime, et parce que la dernière strophe, « la tendresse d’un cœur qui nous soutient », pointe cet essentiel qui me semble prévaloir sur tous les autres : la solidarité. Les humains sont, qu’ils le veuillent ou non, interdépendants les uns des autres et sont contraints de vivre en société. L’histoire et l’actualité montrent que c’est la solidarité qui assure un vivre ensemble supportable, bien mieux et plus longtemps que l’appropriation personnelle par la compétition en ses formes diverses : prédation, razzia, concurrence, escroquerie, etc…
La conclusion est exprimée dans le « Manifeste pour les produits de haute nécessité » écrit par des intellectuels antillais, que nous avons été invités à lire. J’en reproduis ici, légèrement aménagé, l’essentiel :
« Toute vie humaine un peu équilibrée s’articule entre, d’un côté, les nécessités immédiates du boire-survivre-manger et, de l’autre, l’aspiration à un épanouissement de soi, là où la nourriture est de dignité, d’honneur, de musique, de chants, de sports, de danses, de lectures, de philosophie, de spiritualité, d’amour, de temps libre affecté à l’accomplissement du grand désir intime.
Le libéralisme économique a confiné nos existences dans des individuations égoïstes et vous condamnent à deux misères profondes : être « consommateur » ou bien être « producteur ». Le consommateur ne travaillant que pour consommer ce que produit sa force de travail devenue marchandise ; et le producteur réduisant sa production à l’unique perspective de profits sans limites pour des consommations fantasmées sans limites.
Il est donc urgent d’escorter les « produits de premières nécessités », d’une autre catégorie de denrées ou de facteurs qui relèveraient résolument d’une « haute nécessité ».
Par cette idée de « haute nécessité », nous appelons à prendre conscience une exigence existentielle réelle, d’un appel très profond au plus noble de la vie.
Chacun porte quelque part en soi cette haute nécessité qu’il nous faut réveiller : vivre sa propre vie, dans l’élévation constante vers l’essentiel, qui est le plus épanouissant. »
Jacques Woda.
Les VIEUX .
Les vieux, malades ou pas du virus, nous sommes les plaies des
« POUVOIRS dits PUBLICS »,
le public c’est pourtant nous, un vieux tiers état, la reconnaissance du temps passé n’a plus cours.
Beaucoup de livres sur la question du vieux : « On tue les vieux, éditions Fayard, 2006,
Seul un pays authentiquement moderne était capable
de traiter les vieillards comme de purs déchets. Houellebecq, La possibilité d’une île »
Livre acheté à cette époque comme moyen de vérification d’une situation particulière d’un EHPAD,
où finissait de vivre un très proche.
Détestation de la chose vieille, pourtant valorisée par les objets, ils ont la côte eux !
EH ! Bernard ARNAUD . . . et les autres des 150 les plus riches . . .
oh, combien de vieilles croûtes sont entreposées dans tes coffres ?
Oh, combien de millions d’€ pour en arriver là !
collection inaccessible pour le grand nombre
Œdipe des temps modernes tu te mires dans le vieux comme dans toi même
lève les yeux, ta myopie est affligeante,
c’est trop tard pour être soigné ?
« ET ENFOIRÉS TA PAS 100 BALLES »
Eh ! Tu connais « Notre Dame de Paris » le roman de Victor Hugo ?
Proposition de fonds pour sauvegarder les vielles pierres, peut-être,
proposition de fonds pour sauvegarder les vieux, jamais entendu . . .
Les pouvoirs publics dégèlent les actions de maintenance d’approvisionnement de nourriture aux associations qui récupèrent comme elles peuvent, et une participation financière au cas par cas, ainsi fut dit au dernier conseil communautaire du Briançonnais, mendicité quand tu nous tiens,
« la charité messieurs dames c’est pour la bonne cause » !
Il n’y aura pas assez d’énergie pour tous, et il suffira d’être ou ne pas être dans un ascenseur pour en avoir le surprise du jour, et quand on reproche aux écolos de s’éclairer à la bougie dans le futur . . . les pouvoirs publics nous obligent déjà . . . à suivre !
Jacques Henri Combes, 21 novembre 2020.