Trois en Un : Le Tutti Frutti du Dimanche !
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Trois textes reçus de trois de nos adhérent-e-s ...
Petit propos sur les artistes, le COVID, la vie (pas moins) :
Parmi les artistes qui nous nourrissent ( du pain ! des roses ! de la culture !), il en est qui défient le temps :
Pierre Soulages va avoir cent-un ans en Décembre ; Edgar Morin (qui ne m’en voudra sûrement pas de le ranger dans cette catégorie), cent ans en Juillet ;
mais il en est de moins chanceux : "Lucky" Peterson, mort d’AVC à 55 ans, en Mai, juste après l’album de ses 50 ans de carrière (si) dénommé "ce n’était qu’un échauffement" : la Camarde n’a pas dû apprécier ce défi qui lui était jeté...
Manu Dibango, mort du Covid en Mars (pas vieux, puisqu’un artiste ne l’est jamais).
Luis Sepulveda Calfucura, mort du Covid en Avril ( un jeune de 70 ans).
Ce petit inventaire prouverait, si nécessaire que la Faucheuse fait ce qu’elle veut , qu’il est inutile d’aller à sa rencontre (gardez vos masques !) mais qu’on ne peut pas non plus lui échapper éternellement.
Tant mieux, car "l’éternité, c’est long, surtout vers la fin" ( Kafka repris par W.Allen ?) ;
Puisque la vie est courte, ne nous la laissons pas voler : ne nous enfermons pas, de plus, mentalement ; échangeons nos rêves (rêve illimité !) et nos idées,
mais sans laisser ces dernières tuer les premiers (mourrons pour des idées, d’accord, etc...).
Débattons sans nous battre, la vie s’en charge.
Échangeons sans nous départir de l’observation propre aux écrivains et de l’écoute propre aux musiciens.
Musique !
C.Findal, 6 Novembre 2020
LE DIMANCHE, c’est pour moi, le jour « nature et promenade, randonnée ».
Le demi-confinement que nous vivons, semaine métro-boulot, soirées écrans d’ordinateur, ne permet guère ce loisir.
Alors partir dans les souvenirs peut-être ? Pour retrouver la source de ce besoin de nature, de grimper, de suer, de sentir le cœur battre fort, d’être essoufflée et de respirer à pleins poumons les odeurs des collines.
J’ai eu un grand-père qui nous racontait des histoires. Parmi ces histoires, celle de la petite goutte d’eau qui nous a fait comprendre, tout naturellement, le cycle de l’eau sur la planète.
Elle naissait au printemps, haut dans les montagnes par la fonte d’un glacier, elle descendait doucement, en se déformant un peu, le long d’un rocher, irrésistiblement attirée vers le bas, elle rejoignait ses copines et dès lors, faisait corps avec elles.
De ruisseau en torrent, de torrent en rivière et de rivière en fleuve, elle avait maintes choses à voir et se rendait parfois utile le long de sa route jusqu’à la mer : arrosage, lessive manuelle, moulin, transport de troncs d’arbres, ou de bateaux ; elle pouvait connaître l’évaporation, la transformation en nuages, et de nuages en pluie en chemin ou bien à l’arrivée …
Dans l’histoire de mon grand-père, on ne lui demandait pas de refroidir des centrales nucléaires, ni d’absorber tout un tas de déchets toxiques, elle n’était pas mélangée à des pesticides pour arroser les cultures, elle ne se chargeait en oxyde d’azote ou en oxyde de souffre pour donner des pluies acides, destructrices au lieu d’être salvatrices.
Je ne sais plus si elle faisait tourner les turbines d’un barrage hydroélectrique, mais en tout cas, elle n’avait pas à faire face des gestionnaires privés multiples le long d’une rivière.
Les multinationales ne sont forcément tendres entre elles ; apparemment VEOLIA, celle qui, entre autres « services » nous distribue l’eau sur Marseille, après avoir racheté à ENGIE (l’ancien GAZ DE France), les parts de SUEZ, contre l’avis de l’Etat Français, vient d’achever son OPA sur SUEZ elle-même.
C’est toujours plus de concentration, toujours plus gros et donc toujours plus d’influence et de poids pour faire la loi, pour imposer ses intérêts et ses vues. En 2012 déjà, nous la représentions comme la pieuvre qui absorbait tout ce que qu’on aurait voulu services publics.
Il paraît que c’est la première fois que les parts minoritaires de l’Etat français ne lui ont pas suffi pour faire valoir sa position au sein d’ENGIE. Mais, il fallait bien que ça arrive et l’Etat le savait lorsqu’il a privatisé à tout va. Et nous dépendons désormais de ces multinationales pour des services essentiels à la vie.
Ces pouvoirs énormes, qu’ATTAC s’efforce de dénoncer depuis des années.
Les gouttes d’eau tombent du ciel ce soir, encore libres dans le vent…
Et la radio nous apprend que Joe BIDEN a gagné.
Que demande le peuple !
Christine Mead.
Virus
« les feuilles se ramassent à la pèle » dit le poète
le virus fait tomber les vieux aux vents de la terre
dans les hôpitaux les primes tombent à la deuxième volée
à celui qui en a le plus
à 100 km de distance c’est la guerre du chiffre
nous sommes tous à devenir vieux
il y a des vieux plus vieux que d’autres
c’est notre destin
tout est bon dans le vieux suffit de bien le choisir
mort de rien de plus
c’est toujours bon à prendre
le comptable se frotte les mains au gel alcoolique
il a un masque sur la bouche
bouche cousue et les mains propres
les yeux pour pleurer dans la famille
les larmes remplissent les baignoires
de la falsification du détournement de la prise en otage
morts vos vies m’intéresse elles se monnaient
comme par habitude
là c’est un plus de participations généreuses personnelles
la reconnaissance éternelle
Dieu avait bien choisi dans le grand livre
c’était le critère de définition
masques et mains propres
et Dieu fait le reste, écrit dans les ordonnances
du libre service du coin de la rue
par le choix unique
À bientôt si cela est possible
bouche fermée et mains propres, respectueusement votre.
Jacques Henri Combes, 6 novembre 2020.