ACCORD UE/MERCOSUR : IL NE FAUT PAS LE SAUVER, MAIS L’ABANDONNER !
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Le MERCOSUR, "marché commun du Sud" créé en mars 1991, regroupe plusieurs pays d’Amérique du Sud : Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Venezuela (mais ce dernier est suspendu depuis 2016), dans un accord prévoyant « La libre circulation des biens, services et des facteurs productifs entre les pays (...), l’adoption d’une politique commerciale commune, la coordination de politiques macroéconomiques (...), l’harmonisation des législations (...) ».
Le Brésil avec ses presque 220 millions d’habitants en est l’acteur majeur.
D’autres pays y sont "associés" (Chili, Equateur, Colombie, Pérou) ; l’adhésion de la Bolivie attend depuis 2012 sa ratification par le Brésil et le Paraguay.
Dans la lignée de tous les accords de libre échange et de libre investissement, tels que nous les dénonçons régulièrement, l’Union Européenne a mis sur pied un accord commercial avec le MERCOSUR (prévoyant la suppression des droits de douane, l’ouverture des marchés publics, de vagues engagements "durables", et bien sûr, un mécanisme "indépendant" de règlement des conflits...., de type "tribunaux" arbitraux)
Depuis 2019, cet accord n’a cependant été ni finalisé, ni voté, ni ratifié, devant l’opposition des sociétés civiles et de certains états.
Il est clair que, ne serait-ce que pour respecter l’accord de Paris sur le Climat, il faut au contraire limiter les transports de marchandises, consommer plus près du lieu de production et ne pas susciter une fuite en avant de la consommation.
Au surplus, Bolsonaro à la tête du Brésil, se moque ouvertement de toute considération environnementale et a multiplié les déforestations, entre autres méfaits.
La France, comme quelques autres pays européens, a donc mollement retiré son soutien à cet accord ; mais il n’est pas encore enterré !
Alors que la déforestation bat des records, que les incendies font des ravages et que les attaques contre les populations indigènes se multiplient au Brésil, la Commission européenne, avec le support explicite ou tacite de nombreux États-membres, continue de faire pression pour entamer le processus de ratification de cet accord commercial entre l’UE et le Mercosur.
La Commission travaille ainsi à la rédaction d’une déclaration, portant notamment sur les enjeux du développement durable, qui pourrait être jointe au présent accord, sans que celle-ci ne modifie l’économie générale de l’accord.
Une telle déclaration ne saurait résoudre les problèmes structurels soulevés par ce projet d’accord entre l’UE et les pays du Mercosur qui va, comme cela a été démontré à plusieurs reprises, conduire à aggraver la déforestation (Amazonie, Gran Chaco, Cerrado, etc) et les violations des droits humains, accélérer la destruction des emplois et moyens de subsistance de paysan.ne.s, indigènes ou salarié.e.s des deux côtés de l’Atlantique. De récentes études montrent d’ailleurs qu’ajouter une déclaration conjointe au contenu d’un tel accord ne règlerait pas les risques de déforestation et d’aggravation du changement climatique que cet accord soulève.
IL EST TEMPS D’ABANDONNER DEFINITIVEMENT CET ACCORD.
Et c’est l’objet de la lettre ouverte signée par 32 organisations françaises adressée à la Commission européenne et au gouvernement français
Vous la trouverez, sur ce lien [https://www.collectifstoptafta.org/IMG/pdf/lettre_fore_ts_fr_vfin.pdf] et en document joint.
Pour en savoir plus, en lien également, le rapport de 5 organisations sur les conséquences que pourrait engendrer la mise en œuvre de cet accord :https://ccfd-terresolidaire.org/IMG...